Filer droit, de Michael Coleman
13 Juin 2015 , Rédigé par joël jégouzo Publié dans #en lisant - en relisant
Luke est voleur. Une sorte de boulot à mi-temps. Il vole donc aujourd’hui une paire de baskets, dans un 4x4 luxueux qu’il vient de crocheter. Mais voilà que deux malfrats lui tombent dessus : le 4x4 les intéresse, qu’ils pariaient incrochetable. Deux caïds de la cité, Mig et Lee Young, qu’il connaît de réputation. Las, le propriétaire du 4x4 surgit dans le parking, avec sa fille. Course poursuite, Mig et Lee s’enfuient au volant du monstre, tournent en rond dans ce dédale, finissent par tenter d’écraser la fille de leur poursuivant. Luke la sauve. Erreur : le père le rattrape. Luke passe en jugement. Multirécidiviste, il risque gros, d’autant qu’on le soupçonne de connaître l’identité des voleurs du 4x4, les vrais poissons pour la police. Par chance, le propriétaire du véhicule intervient. Il recommande un travail d’intérêt général : Jodi, sa fille, est mal-voyante. Elle prépare un marathon, Luke devra lui servir de guide de course. Dès son premier essai, il vit des sentiments bouleversants : la sécurité de Jodi est entre ses mains ! Qu’il se décale de quelques centimètres, elle tombe et se blesse. Quant à Jodi, elle est aux anges : il lui fallait cette rencontre pour se libérer de la tutelle de ses parents ! L’un et l’autre vont ainsi apprendre à «grandir» ensemble, dans l’épreuve sportive qui les confronte, mais aussi dans celle que vont leur imposer les caïds de la cité, lesquels entendent bien mettre à profit les talents de crocheteur de Luke. Mais Luke change au contact de la jeune aveugle. Le voilà qui file de plus en plus droit, dans une course intérieure désormais, vers cette rectitude morale que vous impose l’obligation de prendre soin d’autrui, quand cet autrui ne peut que s’en remettre à vous. Transfiguré, Luke saura répondre à l’exigence qui s’est levée en lui.
Il y a dans ce Filer droit, au-delà des bonnes intentions, une qualité d’écriture qui l’emporte et n’enferme pas le texte dans le détour obligé, lorsqu’il s’agit de littérature jeunesse, du roman d’édification. A conseiller sans délai donc, à nos chères têtes blondes qu’une morale essoufflée rebuterait, à juste titre.
Filer droit, de Michael Coleman, coll. Do Ado noir, éd. du Rouergue, sept 2006, 314p, isbn : 978-2-84156-7690
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