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Emietté. Le recueil. Emaillé de reprises incessantes des mots qui ont précédés, ou l’aurait pu. Les parfois, repus, ou au contraire évidés, évidant la phrase, la possibilité de l’appel tout autant que du jugement, en suspens toujours, toujours amendé avant que d’être déçu. Non qu’il faille attendre : il n’y a rien à attendre, ni à en attendre, du poème, peut-être, et ce serait ce qui signerait sa radicalité. Une poésie interjective, qui s’élance pour aussitôt s’interrompre. Certes, des rêves, les gestes têtus du quotidien, dans le détour toutefois, toujours. Une poésie du détour, sinon du détourage, non pour recadrer, mais au contraire pour disperser toute possibilité –les lèvres au mur.
Trois mots, Daniel Pozner, éd. Le bleu du ciel, mai 2013, 76 pages, 12 euros, ISBN 13 : 9782915232851.